Robert Escarpit : L’esprit derrière Jean-Sébastien Mouche

 Robert Escarpit (1918-2000) : L’esprit facétieux derrière Jean-Sébastien Mouche

Robert Escarpit, écrivain, journaliste, universitaire et homme d’esprit, fut l’une des figures incontournables du monde littéraire français au XXe siècle. Né en 1918 à Saint-Macaire, Escarpit s’est illustré par ses multiples talents, que ce soit dans la satire, l’essai ou le roman. Cependant, son œuvre ne se limitait pas à la plume. Il était également connu pour son humour grinçant et ses farces littéraires.

Un écrivain de talent aux multiples facettes

Dès 1953, il publie un Précis de la littérature anglaise, suivi en 1958 par Sociologie de la littérature et en 1965 par La Révolution du livre. En 1960, il est récompensé par le prix de l'humour pour son œuvre Peinture fraîche.

En 1964, il sort Le Littératron, un roman célèbre pour sa critique acerbe des médias audiovisuels, suivi de Le Ministricule, une satire du monde politique. Parmi ses romans, on compte Le Jeune Homme et la nuit (1980) et Un si beau jour pour mourir (1992). 

Dans les années 1980, il se tourne vers la littérature jeunesse avec la série des Rouletabosse qu'il illustre lui-même. En 1984, devenu professeur émérite, il publie la trilogie Les voyages d'Hazembat.


Parmi les multiples facettes de son œuvre, c'est surtout le fameux canular de la "mouche" qui retient particulièrement notre attention aujourd'hui.

L’une de ses blagues les plus mémorables concerne l’invention du personnage de Jean-Sébastien Mouche, une figure fictive qu’il présenta comme étant l’inventeur des célèbres “bateaux-mouches”, ces bateaux touristiques qui naviguent sur la Seine à Paris. En réalité, le terme “bateau-mouche” vient du chantier naval de La Mouche, situé près de Lyon, où furent construits certains des premiers bateaux utilisés pour l’Exposition universelle de 1867. Pourtant, Escarpit décida de donner à ce nom une autre origine, en créant de toutes pièces le personnage de Jean-Sébastien Mouche, un faux héros célébré pour cette invention.

Avec un humour particulièrement caustique, Escarpit poussa la plaisanterie encore plus loin en associant Mouche à une autre invention imaginaire : celle des “mouchards”, que l’écrivain définissait comme des informateurs au service de la police, jouant sur la double signification du mot “mouche”. Le succès de cette blague fut tel que certains prirent l’histoire pour argent comptant.

L’apogée de cette farce arriva lorsque Robert Escarpit organisa une cérémonie commémorative en l’honneur de Jean-Sébastien Mouche. Le président de l'assemblée nationale de l'époque, Edouard Herriot, trompé par le sérieux de l’événement, fut même invité et y participa sans se rendre compte de la supercherie. Cette anecdote illustre à merveille l’art d’Escarpit de jouer avec la vérité et de tourner en dérision la crédulité des officiels, tout en distillant une critique subtile des institutions et de la société.

À travers ses œuvres et ses farces, Robert Escarpit a laissé un héritage littéraire qui, au-delà de l’humour, témoigne d’un esprit aiguisé, d’une grande intelligence et d’un profond attachement à la liberté de pensée et à la satire sociale. Son personnage de Jean-Sébastien Mouche reste un exemple parfait de sa capacité à manier le rire et la fiction pour mieux révéler les travers de son époque.


Ce texte est une introduction générale visant à éveiller la curiosité des lecteurs sur ce sujet passionnant, et sera éventuellement suivi d'une version beaucoup plus détaillée ultérieurement.

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