Pierre Plantard et le mythe du Prieuré de Sion

 Pierre Plantard est une figure énigmatique et controversée du XXe siècle, dont l’héritage est marqué par un mélange de mysticisme, de fraude et de conspirationnisme. Né en 1920 à Paris, Plantard s’est fait connaître pour ses idées occultes, et ses nombreuses tentatives de mystification. Tout au long de sa vie, il a cherché à se forger une place au sein des grandes légendes ésotériques, inventant notamment des sociétés secrètes et s’attribuant des titres extravagants. Il est principalement reconnu pour sa collaboration avec Philippe de Chérisey dans les années 1960, où ils ont créé des documents d'archives controversés appelés les Dossiers secrets d'Henri Lobineau. Au cours de sa vie, Plantard a utilisé divers pseudonymes, tels que "Varran de Verestra", "Pierre De France", "Chyren" (en référence à une prophétie de Nostradamus concernant un grand monarque), et à partir de 1975, "Pierre Plantard de Saint-Clair" (rappelant la famille Sinclair et les Templiers de la Chapelle de Rosslyn en Écosse).


L'engagement politique de Pierre Plantard

Pierre Plantard s'est engagé pendant une vingtaine d'années en politique, principalement à l'extrême droite de l'échiquier français. Convaincu par l'affaire Stavisky de l'existence d'un complot judéo-maçonnique mondial, il a brièvement rejoint l'Action française de Charles Maurras avant de fonder plusieurs groupuscules antisémites : l'Union française en 1937, Rénovation nationale française en 1941, et Alpha Galates en 1942, ce dernier étant un mouvement d'extrême droite soutenant le régime de Vichy dirigé par Philippe Pétain.

En décembre 1940, Plantard se déclarait dirigeant de Rénovation nationale française. Le 21 avril 1941, il a écrit à la Préfecture pour informer que son mouvement avait décidé, avec « l'appui des hautes autorités allemandes », de prendre possession d'un local inoccupé situé au 22 place Malesherbes, loué à un juif anglais, M. Shapiro. La permission a été refusée par les autorités allemandes le 3 septembre 1941. En 1943, il a écrit au Maréchal Pétain une lettre dénonçant un complot judéo-maçonnique contre lui. Un rapport de police daté du 3 janvier 1943 décrit Plantard comme « un illuminé, un jeune homme prétentieux et sans grande formation intellectuelle », et le 3 septembre 1943, la préfecture et les autorités allemandes lui ont interdit toute activité.

À la Libération, Plantard a tenté de faire passer ces organisations pour des groupes de résistance. Son dernier coup d'éclat a eu lieu lors de la crise de mai 1958, lorsqu'il a prétendu être l'un des organisateurs des comités de salut public en métropole.

Des ennuis judiciaires ont conduit Plantard en prison de 1953 à 1954, provoquant la dissolution de son groupuscule.

L’homme derrière le mythe du Prieuré de Sion

L’un de ses actes les plus célèbres fut l’invention du Prieuré de Sion en 1956, une fausse société secrète qu’il enregistra officiellement comme une association à but non lucratif à Annemasse, en Haute-Savoie. Selon la mythologie qu’il construisit, le Prieuré de Sion serait une organisation millénaire, protectrice de grands secrets ésotériques, notamment liés à la lignée des rois mérovingiens et au Saint Graal. Plantard se désigna lui-même comme le “Grand Maître” de cet ordre prétendument ancien, qu’il lia à des personnages historiques tels que Léonard de Vinci, Isaac Newton et Victor Hugo.

Il ne s’arrêta pas là. Dans ses délires mégalomaniaques, Plantard se donna le titre de Pierre Plantard de Saint-Clair, revendiquant une ascendance noble et mérovingienne. À un moment donné, il alla même jusqu’à se faire appeler Jean XXIV, s’autoproclamant ainsi prétendant au trône pontifical, alimentant une mystique personnelle tout en cherchant à renforcer son statut d’autorité spirituelle.

Pour crédibiliser son récit, Plantard n’hésita pas à introduire frauduleusement des faux documents dans les archives de la Bibliothèque nationale de France. Ces faux documents, connus sous le nom de “Dossiers secrets”, tentaient de donner du poids historique à son mythe du Prieuré de Sion. Bien qu’il n’ait jamais réussi à convaincre les historiens sérieux, son canular eut un impact durable sur la culture populaire.

Le summum de cette mystification fut atteint lorsque l’écrivain Dan Brown, dans son best-seller mondial “Da Vinci Code”, s’inspira largement des légendes construites par Plantard autour du Prieuré de Sion. Bien que Dan Brown ait adapté ces récits à des fins fictionnelles, le succès du roman contribua à populariser les théories farfelues de Plantard auprès du grand public.

Il est important de noter que le Prieuré de Sion de Pierre Plantard ne doit pas être confondu avec les “Protocoles des Sages de Sion”, un texte antisémite fabriqué à la fin du XIXe siècle par Mathieu Golovinski, et utilisé comme outil de propagande contre les Juifs. Bien que Plantard ait été lui-même un antisémite notoire, son Prieuré de Sion relève davantage de la mystification occulte que de la conspiration politique des Protocoles.



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Ce texte est une introduction générale visant à éveiller la curiosité des lecteurs sur ce sujet passionnant, et sera certainement suivi d'une version beaucoup plus détaillée ultérieurement.

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