Maurice Mességué, né le 14 décembre 1921 à Colayrac-Saint-Cirq dans le Lot-et-Garonne, est un herboriste français qui a acquis une certaine notoriété dans les années 1950 pour ses remèdes à base de plantes. Bien qu’il n’ait jamais été médecin, Mességué s’est autoproclamé expert en phytothérapie et a rapidement gagné une clientèle fidèle parmi des personnalités publiques et des anonymes en quête de soins naturels. Cependant, son approche controversée, associée à des pratiques jugées peu scientifiques, l’a fait passer pour un charlatan aux yeux de la communauté médicale.
Une pratique de l’herboristerie
Mességué est issu d’une lignée d’herboristes et a appris l’utilisation des plantes médicinales de son père, qui lui aurait transmis des connaissances traditionnelles. Il défendait l’idée que la nature pouvait offrir des solutions simples et efficaces aux maux humains, dans un contexte où les traitements chimiques prenaient de plus en plus d’importance dans la médecine moderne.
Dans ses ouvrages et conférences, Mességué prônait l’usage de nombreuses plantes aux vertus prétendument curatives, que ce soit pour des troubles mineurs ou des affections plus sérieuses. Parmi ces plantes, la sarriette (Satureja), une herbe couramment utilisée en cuisine, tenait une place de choix dans ses recommandations insolites.
Les élucubrations autour de la sarriette
La sarriette, ou “herbe à satyre”, selon Mességué, était vantée pour ses propriétés prétendument aphrodisiaques. Selon lui, saupoudrer généreusement cette herbe sur les plats augmenterait le bonheur et stimulerait la vitalité sexuelle. Mais ses recommandations allaient bien au-delà de la cuisine. Pour traiter l’impuissance masculine ou la frigidité féminine, il conseillait de frotter la base de l’épine dorsale avec une décoction de sarriette. Et si cela semblait trop compliqué, il suggérait tout simplement de verser cette décoction lentement sur la peau. Selon Mességué, une infusion de sarriette avant d’aller se coucher aurait également des effets miraculeux : elle « réchaufferait » la femme frigide et redonnerait du tonus à l’homme impuissant.
Ces affirmations, aussi farfelues soient-elles, participaient à sa réputation d’herboriste iconoclaste. Toutefois, l’absence de fondement scientifique à ses déclarations n’a pas tardé à attirer l’attention des autorités médicales, et bien qu’il ait rencontré un certain succès populaire, les médecins ont rapidement pointé du doigt le caractère douteux de ses traitements.
Une carrière controversée
La carrière de Mességué a toujours été marquée par la controverse. Si beaucoup le considéraient comme un homme de la nature aux connaissances inestimables sur les plantes, d’autres voyaient en lui un manipulateur profitant de la crédulité des malades. Cette ambiguïté a contribué à sa notoriété, et malgré le fait qu’il n’ait jamais été médecin, il a continué à exercer et à écrire des livres, attirant l’attention médiatique.
Son autobiographie, Des hommes et des plantes (1970), est un succès de librairie, dans laquelle il défend son approche des plantes et son opposition à la médecine traditionnelle. Cependant, ses méthodes ont été vivement critiquées pour leur manque de base scientifique, et ses remèdes, souvent jugés inefficaces, n’ont pas réussi à convaincre la majorité des praticiens.
Héritage de Mességué
Maurice Mességué demeure une figure complexe, à la frontière entre tradition et pseudoscience. S’il a popularisé l’usage des plantes médicinales en France et ailleurs, il a aussi contribué à alimenter un discours manquant de rigueur scientifique. Aujourd’hui encore, son nom est associé à une forme de phytothérapie controversée, où le pouvoir des plantes est souvent exagéré au-delà de leurs véritables vertus.
Il laisse derrière lui une œuvre divisée entre des partisans convaincus des bienfaits de la nature et des sceptiques dénonçant une approche charlatanesque. Quoi qu’il en soit, Maurice Mességué reste un personnage incontournable dans l’histoire de la phytothérapie moderne en France, à la fois admiré et critiqué, tant pour ses élucubrations que pour son parcours atypique.
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