Thérèse Humbert est l’une des escrocs les plus célèbres de France à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Née le 10 septembre 1856, elle a perpétré pendant près de deux décennies d’audacieuses fraudes au détriment de la haute société et des institutions financières françaises, entraînant des pertes de 100 millions de francs-or.
En 1879, Thérèse, de son nom de naissance Marie-Thérèse Daurignac, a comploté avec ses frères Frédéric et Romain Daurignac pour faire croire qu’elle recevrait un important héritage d’un millionnaire américain nommé Robert Crawford. Selon son histoire, le millionnaire Crawford, qui l’aurait sortie de la misère, lui aurait laissé un important héritage sous la forme d’un testament. Cet héritage, prétendument caché dans les coffres de la Banque de France, est au centre de la gigantesque supercherie de Thérèse Humbert.
Grâce à ce faux héritage, Thérèse Humbert a pu obtenir de nombreux prêts auprès de banques et de riches investisseurs. Elle achète un luxueux appartement rue Fortuny à Paris et se fait construire un château près de Dammarie-les-Lys. La crédibilité de ses créanciers était telle que pendant des années, personne n’a pris la peine de vérifier le contenu du coffre-fort qui aurait dû contenir des documents prouvant l’existence de cet héritage.
La fraude Humbert a prospéré pendant une vingtaine d’années, au cours desquelles elle a mené une vie de luxe et a continué à collecter des fonds pour « résoudre » le soi-disant problème de l’héritage. En 1901, cependant, le scandale éclate lorsque des créanciers de plus en plus méfiants exigent l’ouverture du fameux coffre-fort. Le coffre ne contient ni or ni bijoux, mais uniquement des documents sans valeur.
Thérèse Humbert est arrêtée en 1902, jugée en 1903 et condamnée à cinq ans de travaux forcés. Ses frères sont également emprisonnés pour complicité d’escroquerie. Cette fraude, qui a ruiné des centaines de familles et de nombreux investisseurs, a été surnommée le « scandale du siècle » et a jeté le discrédit sur le système financier français de l’époque.
L’histoire de Thérèse Humbert reste un exemple frappant de cupidité excessive et de manipulation à grande échelle.
Elle mourut après 1938, après avoir purgé sa peine, emportant avec elle les secrets d’une vie de tromperies et d’illusions.
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