Claude Joseph Rouget de Lisle, né le 10 mai 1760 à Lons-le-Saunier et mort le 26 juin 1836 à Choisy-le-Roi, est une figure marquante de l’histoire française, principalement pour avoir composé ce qui deviendra l’hymne national de la France : La Marseillaise. Cet officier du génie, ingénieur et compositeur amateur a laissé sa marque en 1792 en écrivant ce chant qui transcende les âges et les générations.
Une France en guerre
En 1792, la France révolutionnaire est menacée par les puissances européennes. Les monarchies environnantes, craignant la propagation des idéaux révolutionnaires, forment une coalition pour attaquer la jeune République. Le 20 avril 1792, la France déclare officiellement la guerre à l’Autriche, marquant le début des guerres révolutionnaires.
C’est dans ce contexte tendu, à la veille des combats, que le maire de Strasbourg, Philippe-Frédéric de Dietrich, demande à Rouget de Lisle de composer un chant patriotique pour motiver les troupes. Officier du génie et poète amateur, Rouget de Lisle répond à cet appel avec enthousiasme.
La composition de La Marseillaise
Le soir du 25 avril 1792, inspiré par l’urgence de la situation, Rouget de Lisle compose “Le Chant de guerre pour l’armée du Rhin” dans la maison de Dietrich. Les paroles exaltent l’amour de la patrie et appellent à la lutte contre l’oppression. La musique, simple mais entraînante, est conçue pour être chantée par les soldats, même sans formation musicale.
La chanson est immédiatement adoptée à Strasbourg, puis elle commence à circuler dans d’autres villes. Lorsqu’elle atteint Marseille, elle est reprise par les volontaires marseillais qui se rendent à Paris pour défendre la République naissante. Lors de leur arrivée dans la capitale, le chant conquiert les cœurs et devient rapidement connu sous le nom de La Marseillaise.
Un hymne pour la République
Le 14 juillet 1795, en reconnaissance de sa popularité et de son pouvoir mobilisateur, La Marseillaise est officiellement adoptée comme hymne national par la Convention. Après avoir traversé les hauts et les bas de l’histoire française, y compris des périodes où elle fut interdite sous la monarchie, elle est rétablie définitivement en 1879 sous la Troisième République.
Un héritage intemporel
Au-delà de son contexte révolutionnaire, La Marseillaise est aujourd’hui un symbole de liberté, de résistance et d’unité. Les paroles écrites par Rouget de Lisle continuent d’être chantées dans les moments solennels de la vie nationale française, et son message reste un appel vibrant à la défense des valeurs républicaines.
Rouget de Lisle, bien qu’ayant connu une vie modeste et des périodes de difficultés, est resté dans l’histoire comme l’un des grands hommes de la Révolution française, immortalisé par son œuvre. La Marseillaise résonne encore aujourd’hui, aussi puissante qu’en 1792, célébrant l’esprit indomptable du peuple français.
Rouget de Lisle |
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Les paroles de La Marseillaise sont un appel puissant à la mobilisation et à la défense de la patrie contre l’oppression et la tyrannie. Voici une brève explication de leur signification :
“Allons, enfants de la Patrie, Le jour de gloire est arrivé !” : Un appel à l’unité et à la mobilisation des citoyens pour défendre leur patrie.
“Contre nous de la tyrannie, L’étendard sanglant est levé” : Une référence à la menace des forces tyranniques contre la France.
“Entendez-vous dans les campagnes, Mugir ces féroces soldats ?” : Une évocation des ennemis qui approchent pour envahir et détruire.
“Aux armes, citoyens, Formez vos bataillons” : Un appel à prendre les armes et à former des bataillons pour défendre la nation.
“Qu’un sang impur Abreuve nos sillons !” : Une phrase controversée qui appelle à la victoire sur les ennemis, souvent interprétée comme un appel à la purification de la patrie par le sang des envahisseurs.
Les paroles de La Marseillaise incarnent les valeurs de courage, de patriotisme et de résistance. Elles ont été écrites dans un contexte de guerre révolutionnaire et sont devenues un symbole de la lutte pour la liberté et l’indépendance.
Rouget de Lisle chantant la Marseillaise, d’Isidore Pils |
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