Leah Fox (1814-1890), Margaret Fox (1833-1893) et Kate Fox (1837-1892) sont les fondatrices du spiritisme moderne, un phénomène social qui a révolutionné le XIXe siècle. En 1848, dans la maison familiale de Hydesville, dans l’État de New York, les plus jeunes sœurs, Margaret et Kate, affirment être entrées en contact avec l’esprit d’un homme assassiné dans leur maison. Après avoir entendu un mystérieux coup en réponse à une question, elles ont initié ce qui allait devenir un rituel célèbre : « Esprit, es-tu là ? Si vous êtes là, veuillez frapper… ». Ce simple échange est à l’origine d’un mouvement international.
Le phénomène prend rapidement de l’ampleur. Leah, la fille aînée, réalise le potentiel de ces phénomènes surnaturels et organise, avec ses sœurs, des séances payantes pour communiquer avec les esprits. En quelques années, les filles se font connaître et organisent des manifestations dans les grandes villes américaines. Le public est fasciné et les séances des sœurs Fox attirent les foules.
Le mouvement spiritualiste se répandit comme une traînée de poudre et gagna des millions d’adeptes ; en 1852, on estimait à environ deux millions le nombre de personnes intéressées par le spiritisme aux États-Unis. Parmi les croyants, on compte des personnalités telles que Victor Hugo, qui a tenu des séances durant son exil sur l’île de Guernesey, et Arthur Conan Doyle, qui est devenu l’un des plus ardents défenseurs du spiritisme.
Le spiritisme n’était pas seulement une forme de divertissement, mais aussi une forme de réconfort pour les personnes endeuillées dans un siècle marqué par la guerre, la maladie et les décès prématurés.
En 1888, cependant, ce mystère a connu une fin spectaculaire. Margaret Fox déclare publiquement qu’il s’agit d’un canular. Lors d’une conférence à New York, elle révèle la méthode utilisée par les sœurs pour créer les fameux coups : elles produisaient ces bruits en faisant claquer leurs articulations des pieds, un tour de passe-passe qui avait trompé des milliers de personnes pendant des décennies. Cet aveu a choqué le public, mais certains adeptes du spiritisme ont voulu continuer à croire aux pouvoirs surnaturels des sœurs.
Malgré la révélation de cette fraude, le spiritisme n’a pas disparu. Le spiritisme est resté actif après la fin du XIXe siècle, en particulier entre les deux guerres mondiales, lorsque la recherche de réconfort face à la mort est devenue une nécessité pour de nombreuses personnes.
Les histoires des sœurs Fox montrent non seulement l’aspiration humaine à l’inconnu et au mystère, mais aussi la fragilité de la vérité face aux espoirs et aux aspirations collectives. Qu’elles soient vraies ou fausses, les séances de spiritisme ont laissé une trace durable dans l’histoire culturelle du XIXe siècle.
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