Michel Ordener, né le 2 septembre 1755 à L'Hôpital dans le duché de Lorraine, est l’une des figures marquantes de l'armée française sous la Révolution et l'Empire. Ordener commence son parcours militaire très jeune et se distingue par sa bravoure et sa loyauté, gravissant progressivement les échelons jusqu'à devenir général de division.
Les débuts militaires d’un lorrain dévoué
Ordener s'engage le 1er janvier 1773 dans le régiment des dragons de la légion de Condé. S'exprimant dans un dialecte local, le "Platt," il est parfois perçu par ses compagnons français comme parlant un "mauvais allemand," mais cela ne nuit en rien à son efficacité et à son esprit de corps. Rapidement, Ordener monte en grade : brigadier en 1776, puis maréchal-des-logis et adjudant. Il évolue au sein des régiments de chasseurs à cheval, en particulier au 4e régiment, plus tard renommé 10e régiment de chasseurs.
Ascension pendant la Révolution française
Avec l'arrivée de la Révolution, Michel Ordener se distingue sur les champs de bataille. Engagé dans les campagnes de 1792 à 1793, il se bat au sein des armées du Rhin et de la Moselle et fait preuve d’une bravoure reconnue. Promu chef d’escadron, puis chef de brigade, il continue à servir avec honneur dans les guerres qui secouent l’Europe dans des théâtres variés : le Rhin, les Alpes, l’Italie et l’Angleterre.
En 1800, Michel Ordener est nommé chef de brigade des grenadiers à cheval de la Garde des consuls, un poste de grande importance et de prestige. Ce corps d'élite est responsable de la protection des consuls et plus tard de Napoléon lui-même.
Lors de cette campagne, Ordener capture près de 6 000 prisonniers, s’empare de 26 canons, de centaines de chevaux et de nombreux drapeaux ennemis, confirmant son talent militaire. Sa bravoure lui coûte de nombreuses blessures, dont une grave contusion à la tête qui lui laissera une surdité partielle.
L’affaire du duc d'Enghien
L’un des épisodes les plus célèbres de la carrière d’Ordener est l'arrestation du duc d'Enghien en 1804. Sur ordre de Napoléon Bonaparte, Ordener mène une mission en territoire neutre à Ettenheim, en Allemagne, pour arrêter le prince, accusé de comploter contre le Premier Consul. Bien qu'il n'ait pas pris part au jugement et à l’exécution du duc, cette opération reste l'un des événements controversés de la période napoléonienne et illustre la loyauté d’Ordener envers son commandant.
Campagnes napoléoniennes et honneurs
Promu général de brigade, Ordener participe aux campagnes napoléoniennes de 1805, notamment à la bataille d’Austerlitz, où il commande avec courage. En reconnaissance de ses services, Napoléon le fait général de division et le nomme comte de l’Empire en 1808. Il occupe également des fonctions honorifiques en tant que gouverneur du palais impérial de Compiègne et Premier écuyer de l'Impératrice Joséphine.
Fin de vie et héritage
Michel Ordener décède le 30 août 1811 à Compiègne, en fonction. Son dévouement à la France et à Napoléon fait de lui une figure incontournable de l'armée impériale. Il repose au Panthéon de Paris, où son nom demeure gravé parmi ceux qui ont servi leur pays avec courage et abnégation.
Aujourd’hui encore, Michel Ordener est commémoré par des rues portant son nom et demeure un exemple de loyauté et de bravoure militaire.
Général Michel Ordener |
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