Armand Gabriel Rétaux de Villette, né le 9 février 1754 près de Lyon, est l’un des symboles du vice et du scandale de la fin du XVIIIe siècle. Gigolo, faussaire et aventurier, Rétaux de Villette est surtout connu pour son rôle central dans l’affaire du collier de la reine, l’une des affaires les plus choquantes de la monarchie française. Cette fraude, qui a discrédité la reine Marie-Antoinette, a scellé le destin de nombreux protagonistes, dont Rétaux de Villette, complice de Jeanne de la Motte et auteur de la fausse lettre qui a fait tomber le cardinal de Rohan.
Les débuts d’un aventurier sans scrupules : Issu d’une famille de petite noblesse, Rétaux de Villette gravit les échelons de la société grâce à son charme et à ses relations avec des femmes influentes. Séducteur émérite, il mène bientôt une vie aventureuse, utilisant ses talents pour manipuler ses protectrices et leur soutirer de l’argent. Il devient un gigolo réputé dans les milieux aristocratiques et vit de l’argent et des faveurs de nobles fortunées.
C’est à cette époque qu’il rencontre Jeanne de la Motte, une ambitieuse intrigante, descendante illégitime des Valois. Tous deux forment un duo puissant qui n’épargne rien pour acquérir richesse et pouvoir afin de s’élever dans le monde.
L’affaire du collier de la reine : Le plus grand procès intenté à Rétaux de Villette et Jeanne de la Motte est l’affaire du collier de la reine. Ce scandale, révélé entre 1784 et 1786, implique plusieurs personnalités de la famille royale française. Le plan consistait à convaincre l’influent et naïf cardinal de Rohan qu’il était un agent de la reine Marie-Antoinette et à lui faire acheter un collier d’un prix exorbitant.
Rétaux de Villette joue un rôle clé dans cette manipulation. En écrivant de fausses lettres au nom de Marie-Antoinette, il convainc le cardinal que la reine veut contourner les circuits normaux de la cour et acheter secrètement le collier. Grâce à cette lettre astucieuse, le cardinal salue l’action de Marie-Antoinette et se laisse convaincre de financer l’achat du somptueux bijou.
La complicité de Rétaux de Villette est essentielle pour rendre cette fraude crédible. Grâce à son talent de faussaire de l’écriture royale, Jeanne de la Motte manipule le cardinal pour qu’il commette l’une des plus grandes escroqueries du siècle. Cependant, lorsque le scandale éclate, la fraude est également révélée et une série d’arrestations et de procès ont lieu.
Procès et évasion : Lorsque la fraude est révélée, des personnages clés sont arrêtés et jugés. Jeanne de la Motte est emprisonnée et stigmatisée, tandis que le cardinal de Rohan échappe à une lourde peine mais est discrédité en public. Rétaux de Villette est provisoirement épargné.
Après un procès par contumace, Rétaux de Villette est exilé de France. Mais au lieu de se rendre aux autorités, il choisit de s’enfuir à l’étranger. Pendant plusieurs années, il parcourt l’Europe, changeant d’identité et cherchant à échapper à ses poursuivants.
Une fin tragique en Italie : Après une vie de fuite et de réclusion, Rétaux de Villette finit par s’installer en Italie. Cependant, ses dernières années sont marquées par la misère et la décadence. Loin de la splendide cour de la famille royale française qu’il a fréquentée, il mène une vie précaire sous de fausses identités et meurt en 1797, victime oubliée de ses propres machinations, sans fortune ni gloire.
Un maître de l’illusion oublié : Armand Gabriel Rétaux de Villette incarne les excès et les dérives de l’Ancien Régime. Si son rôle dans les événements autour du collier de la reine a été déterminant, le fait qu’il ait été contraint de fuir et de mener une vie malheureuse fait de lui une figure fascinante et tragique de la fin du XVIIIe siècle.
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